Après tous ces kilomètres avalés depuis Buenos Aires, toutes ces routes parfois difficiles, la Colombie et en particulier Carthagène furent de très belles récompenses.
Il ne reste plus qu’à passer en Amérique Centrale, c’est à dire mettre le van sur un bateau pour le Costa Rica – un cauchemar administratif pour Ludo – et à passer nous même au Panama ou au Costa Rica de la manière la moins chère possible…
Il faut préciser ici que la bande de terre de 40km qui constitue la frontière entre le Panama et la Colombie et entre l’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale, , le ‘Darien Gap’, est quasi impossible à traverser par la terre. Zone de jungle marécageuse, peuplée de tribus indigènes et d’autres trafiquants de drogue ou d’armes, la zone est dépourvue de route. Nous n’avons aucune envie d’aller nous y embourber !
Nous passerons donc au Panama par bateau, embarqués comme mousses sur le vieux chalutier d’un français trouvé à la marina de Carthagène, et qui organise le passage Colombie – Panama régulièrement pour gagner de l’argent. (Le prix pour tous les touristes est de 380$ pour la traversée, ce qui est très cher. Nous nous en tirons à 150$ pour 4 jours de traversée suite à une négociation serrée de Greg, avec pour engagement d’aider à bord, de prendre des quarts de nuit, et de dormir sur le pont.)
Ludovic restera quant à lui à Carthagène jusqu’au ‘’narcocontrol’’ de la voiture. Nous le rejoindrons donc Grégory et moi au Costa Rica, où il ira directement en avion.
La traversée fut épique, sur un vieux chalutier dont le moteur de 1943 perdait inexplicablement de l’huile, avec quelques nuits sur le pont du bateau, attaqués par les poissons volants quand nous naviguions la nuit, et barrant nous même pour soulager le capitaine.

Panama

Nous débarquons au Panama par les îles San Blas, constellation de plus de 380 îles relativement peu peuplées au large du Panama, sur la côte caraïbe. Nous sommes comme jetés sur la côte, avec tout de même un officier des douanes que nous arrivons à faire venir pour tamponner nos passeports afin de ne pas entrer illégalement dans le pays. Nous sommes à la veille des élections présidentielles au Panama, et pendant les trois jours qui vont suivre, toutes les administrations seront fermées.
Nous passons la nuit à Porto Lindo, et le lendemain prenons un bus pour Panama City avec les autres touristes qui étaient avec nous sur le bateau, tous des jeunes de notre âge des quatre coins du monde, avec qui nous nous sommes très bien entendus. La plupart des bus panaméens sont d’ancien school bus venant des USA, et revendus par les US à ses voisins du sud.


Nous passons notre dernière nuit dans une famille délicieuse, celle du directeur de la Banque Mondiale au Panama, Frédéric de Dinechin. Nous en profitons pour faire un saut au Canal, puis dans différents marchés de la ville.


Enfin, prenons ensuite un bus de nuit qui sera interminable pour rejoindre San José, la capitale du Costa Rica, où nous devons retrouver Ludovic.
