Nepal

Novembre 2008

Début novembre, nous quittons l’Inde pour le Népal, par un court vol Varanasi – Katmandu au dessus des contreforts de l’Himalaya.

En l’espace d’une heure, nous changeons totalement de paysage, de culture et d’atmosphère, et surtout, le calme qui règne à Katmandu nous séduit d’emblée, après ces quelques jours passés en Inde.

Nous avons prévu de rester au Népal une dizaine de jours, le temps pour nous de travailler au montage de nos films et à la rédaction d’articles, et de marcher six jours pour atteindre le ‘Sanctuaire des Annapurnas’…

Le Népal est connu pour ses merveilleux treks, et sa réputation est loin d’être surfaite : l’Himalaya abrite 10 des 14 plus hauts sommets du monde, culminant tous à plus de 8.000 mètres. Le pays est magnifique, tout en relief et surtout en couleurs à cette saison d’après mousson, et la population charmante.

Ceci arrive presque à nous faire oublier qu’il s’agit d’un des pays les plus pauvres du monde. Plus de 90% de la population est composée de paysans vivant d’une économie de subsistance. Si la misère n’est pas criante, elle existe bel et bien. Malnutrition, exode rural massif, manque d’accès à des soins médicaux (10.000 lits d’hôpitaux, pour 29 millions d’habitants…)

Avec une population qui s’accroît de 2% par an, un effort considérable doit être fait en terme d accès à l’éducation. Le pays compte un enseignant qualifié pour 88 élèves, et donc beaucoup d’enfants ne sont pas scolarisés. Leurs familles ne peuvent d’ailleurs souvent pas se passer de leur bras pour assurer leurs fins de mois.

Le pays est très dépendant de la saison touristique dans laquelle nous sommes, car le tourisme, bien relativement peu développé si on compare avec d’autres régions du monde, représente un quart des revenus du pays!

Le lendemain de notre arrivée à Katmandu, nous partons vers l’ouest pour Pokhara, une ville paisible au bord d’un lac, qui sert de base pour les treks des Annapurnas.

Nous y restons quelques jours, avant de nous lancer sur le chemin qui mène au camp de base des Annapurnas…

Ce trek ne présente aucune difficulté technique, il ‘suffit’ de monter, descendre, monter, redescendre, remonter sur des sentiers magnifiques, à travers rizières, villages, forêts peuplées parfois de singes, de traverser des rivières sur des ponts suspendus…

Le soir, nous dormons dans des auberges (il y en a tout le long du chemin, principales ressources des habitants de la vallée). En général nous nous couchons à 19h, et nous levons vers 6h le matin pour reprendre la marche. Il faut dire ici que pour le trek de “l’ABC – Annapurna Base Camp”, le Guide Lonely Planet recommande 10 à 12 jours. Nous ne pouvons nous offrir un tel luxe, nous n’avons que 6 jours, aussi nous marchons beaucoup chaque jour, et nous nous effondrons dans nos duvets immédiatement après les dîners.

La journée la plus mémorable restera la plus longue : après une nuit par -6°C au Camp de Base du Macchiapuchiare, un peu plus bas que l’ABC, nous nous levons à 4h du matin, pour rejoindre notre objectif : voir le lever du soleil, deux heures plus tard, devant le “Sanctuaire des Annapurnas” : Un glacier presque plat entouré d’un cirque de sommets de plus de 7.500m… Malgré la beauté du spectacle, nous ne nous attardons pas, parce qu’il fait très froid, et parce que nous avons beaucoup à marcher avant notre étape de la nuit. Nous marcherons en tout 13 heures ce jour là, premier fait d’arme excellent pour souder une équipe. Partis de nuit, à 4h du matin, nous arrivons, au crépuscule, au pied du village dans lequel nous devons passer la nuit. Nous ne sommes pourtant pas encore sortis d’affaire, car ce village s’appelle Chomrung, et que la célèbre ‘montée de Chomrong’ comporte quelques 2.600 marches… Nous rassemblons tout ce qu’il nous reste d’énergie, réajustons nos sacs de 15 kg, et une heure plus tard nous pouvons enfin nous féliciter, et nous réconcilier avec la vie autour d’un repas chaud…