Du 21 mars au 5 avril 2009
Nous quittons les paysages arides et lunaires de Bolivie, et entamons notre descente vers le Pérou en longeant le Lac Titicaca : plus vaste lac d’Amérique du Sud, et plus haut lac navigable au monde, perché à plus de 3500 mètres d’altitude. Cette abondance d’eau nous ouvre les portes de toisons vertes dressées de part et d’autre de la route.

Autour de la route, montagnes verdoyantes aux sommets parfois enneigées ont invité tous les deux kilomètres des panneaux prônant un respect de la nature, de la terre nourricière « la pachamama ». Une fois de plus, on peut être en voie de développement et se soucier réellement de la nature…

Cuzco, le nombril du monde et l’ancienne capitale de l’empire Inca.

Le lendemain, nous arrivons à Cuzco, qui signifie ‘nombril du monde’, capitale des Incas au XVIème siècle, à l’époque ou l’empire s’étendait du Chili à la Colombie. Nous y retrouvons un ami de prépa venu travailler ici, Thomas, et une autre amie, Clémentine, venue le rejoindre pour quelques semaines.
Les traces de l’empire inca sont encore bien présentes dans cette région, et il reste dans la veille ville des ouvrages formés de blocs de pierres titanesques si bien ajustés qu’on ne peut glisser la lame d’un couteau entre deux blocs. L’influence espagnole se fait également sentir dans le centre, avec la place d’arme et son immense cathédrale, devant laquelle fut écartelé le dernier empereur inca…
Suite à l’arrivée de Pizarro et ses hommes, les Incas apprirent trois choses : l’espagnol, le catholicisme et l’esclavagisme. Malgré cela, 10 millions d’amérindiens continuent de parler le quechua et l’aymara. La religion Catholique n’a pas détruit les croyances ancestrales, mais s’est superposé à celles-ci. D’un coté il y a la Vierge Marie et de l’autre la Pachamama, la déesse terre que les amérindiens considèrent comme un être vivant. Néanmoins, Les sacrifices humains, qui ne se faisaient qu’en période de grands troubles et dont l’objectif était d’apaiser les Dieux, ont bel et bien disparu !

Dans la région de Cuzco, notre imaginaire prend vie. Cette région nous fascine. Sans doute l’impression de revivre les aventures de Tintin et le temple du soleil, ou bien le fait de fréquenter des lamas, ou de se savoir à la frontière entre les Andes et l’Amazonie…ou encore l’inqualifiable spectacle du Machu Pichu, tant espéré, se découvrant sous la brume au petit matin. C’est le Pérou, tel que nous l’avions rêvé…





Si l’on se réfère à l’IDH (indice de développement humain), le Pérou occupe la 79ème place…
Sur la route de Lima, nous nous arrêtons pour dormir à Hucachina, et dans le parc naturel de Paracas, où le fait d’avoir un van nous permet de dormir à l’œil, et retrouvons Etienne, un ami de l’ESSEC qui a passé plusieurs mois à donner des cours à des enfants dans les montagnes péruviennes. Il nous accompagne quelques jours jusqu’à Lima, et ça fait plaisir de revoir des amis sur le chemin !
Lima, la ville ou il ne pleut jamais (car un courant chaud au large de la ville fait tomber toutes les précipitations avant la côte, et que de l’autre côté, la région est désertique) et qui compte un quart de la population péruvienne est un enfer pour les automobilistes. Nous rencontrons deux entreprises, Arquiterra, qui aide les plus démunis à construire des logements avec les matériaux présents localement (bambou, terre, paille); et Power Mundo qui distribue des produits conçus pour les populations les plus démunies. Nous rencontrerons son fondateur aux Etats-Unis dans quelques semaines.

Dans ce gigantesque pays qui fait 2,5 fois la taille de la France, nous avalons des centaines de kilomètres de bandes désertiques coincées entre l’océan pacifique et les contreforts de la cordillère des andes.




