Sous les voûtes de l’entrepôt, des oeuvres d’artistes contemporains habillent les murs sombres et crépis. Au fond, sous la lumière tamisée, des serveurs s’affairent à déboucher malbecs et cabernets, pour les apporter autour de la piste de danse, sur des tables de cafés encombrées d’empaňadas et de spectateurs, venus entre amis accompagner de leur présence discrète les danseurs de tango canyengue.

En ce mercredi soir, comme chaque semaine, des anonymes se retrouvent pour danser le tango au ‘ Salon Cathedral’, ou pour l’apprendre. Douce ambiance rythmée par la musique, et par les sourires des danseurs, qui à chaque faux pas rient de leur maladresse, s’encourageant à persévérer dans l’exercice d’une ‘barrida’ ou d’un ‘contretemps’.
Buenos Aires est plus facile d’abord que New Delhi ou Dacca, et nous y retrouvons des amis qui nous hébergent et nous montrent le meilleur de ‘leur’ ville, le soir. Nos journées, elles, sont dédiées à préparer la suite de notre route. Mise à jour du site, préparation de notre itinéraire des prochains mois, démarches administratives au port de Buenos Aires pour récupérer notre voiture, prise de rendez-vous avec des entreprises…

Pour notre dernier jour à Buenos Aires, nous obtenons un rendez-vous avec le nouveau président de Planet Finance en Argentine, ONG française fondée par Jacques Attali, dont l’objectif est de favoriser le développement d’offre de microcrédit par les banques dans le monde entier. Danyel Higa, argentin d’origine japonaise, nous reçoit chez lui toute la matinée, pour un entretien passionnant.









Une longue route désespérément droite de 1200 km, fendant la pampa d’est en ouest, nous emmène de Buenos Aires à Mendoza. Nous arrivons alors de nuit chez Brigitte et Philippe Subra, qui après avoir travaillé pour EDF en Argentine, ont décidé de rester et de reprendre une hacienda à l’abandon. Ils produisent alors depuis cinq ans un excellent vin qu’ils ont appelé CarinaE, nom choisi par Philippe, passionné d’astronomie. (Carina est une constellation de l’hémisphère sud).


À partir de Mendoza, nous empruntons la fameuse route 40 qui traverse l’Argentine du Sud au Nord le long de la cordillère des Andes… Paysages immenses, dans lesquels l’oeil se perd, plateaux à flanc de montagne, champs de cactus : nous changeons de planète à chaque vallée, chaque col, chaque virage. Murs de latérite ruiniforme pour horizon, nous évoluons dans les espaces semi désertiques de la région de la Roja, avant de remonter vers Cafayate, Cachi, Salta.




Parfois, des rivières ou des torrents inondent la route, et nous obligent à aller dans leur lit pour en sonder la profondeur, afin de vérifier si le van pourra ou non passer… Après quelques hésitations, cela finit toujours pas passer, à condition de ne surtout pas s’arrêter!


Le soir, nous dormons au bord de la route dans notre van, ou nous demandons l’hospitalité dans de petits villages, à des fermiers ou des vignerons qui nous prêtent un bout de champ ou de jardin, et nous achetons avec un sourire et une ou deux bouteilles le droit d’utiliser leur salle de bain.




Nous atteignons assez rapidement San Salvador de Jujuy, pour un rendez-vous avec Simon Gronda, fils du fondateur de l’entreprise de santé CEGIN, qui délivre des soins à un prix accessible aux 60% de la population de la région de Jujuy qui n’ont accès à aucune sécurité sociale (voir l’onglet Reportages). Au terme de notre rendez-vous, il est convenu que nous nous rendions dans un des centres de CEGIN un peu plus au nord, dans la petite ville de Tilcara dont la richesse relative provient exclusivement du tourisme.




